jeudi 8 mai 2014

Finalement… l’ETNA



Je suis en Sicile depuis 2 jours et le temps est superbe – température au niveau de la mer d’environ 17o et très beau ciel. Je loge dans une auberge en milieu agricole – je suis entouré d’arbres fruitiers (orange, citron, petit fruit très bon que je ne connais pas, poire-cactus, etc..) Les soupers sont excellents, car la majorité des produits proviennent des terres agricoles où est située l’auberge et la cuisine est préparée par une « Mama italienne » typique et très sympathique, mais la quantité de nourriture est énorme et je n’arrive jamais à terminer mes assiettes.

De la terrasse de l’auberge j’ai une très belle vue de l’ETNA qui est entré en éruption hier soir, mais tout doucement – on voit bien la fumée qui s’échappe de la caldera –, mais il n’y a pas eu de coulée de lave. La dernière grande éruption a eu lieu en novembre dernier et elle a fait pas mal de dommage. Je vois encore beaucoup de cendres et de débris dans les feuilles de certaines plantes sur les terrains de l’auberge et pourtant, on est à plus de 20 kilomètres du volcan.

L’ETNA est un jeune volcan – il s’est formé il y a environ 60,000 ans et ses éruptions sont assez douces depuis plusieurs siècles. Il fait partie d’une chaîne de volcans qui se sont formés le long de la plaque tectonique européenne qui traverse l’Italie. Deux autres volcans actifs font partie de cette chaîne : le Stromboli et le Volcano – ceux-ci sont situés dans des îles par contre. Le Stromboli est le plus actif, car il entre en éruption quatre fois par heure.

L’ETNA est le volcan actif le plus gros d’Europe et son sommet est situé à près de 3,000 mètres. Pour y accéder, il faut se rendre à un point de rencontre situé à environ 1,000 mètres, au sud du volcan. De là, un téléphérique nous permet de nous rendre à un petit plateau, situé à près de 1900 mètres. À la sortie du téléphérique, on doit encore prendre un véhicule tout-terrain pour accéder à la dernière section du volcan. Un guide est aussi obligatoire, car on se retrouve souvent dans les nuages (ce qui m’est arrivé) et on peut se perdre très facilement, car le dernier plateau est un champ de lave – c’est-à-dire que le sol est constitué de pierre volcanique provenant de centaines d’éruptions du volcan et tout est noir; très noir. De là, on accède au volcan à pied et c’est une bonne ascension, car la pente est assez abrupte.

Comme le volcan est très haut, il y neige tout l’hiver et malgré que le sol soit très chaud, cette neige tarde à fondre. Bien que je sois en mai, il reste encore quelques gros bancs de neige. En hiver, on y fait du ski sur une partie des pentes.

La dernière grosse éruption, en novembre dernier, a profondément changé le plateau d’où part le chemin pour se rendre au sommet. On peut voir la coulée de lave (maintenant durcie) qui mesure environ 20 mètres de largeur et un bon 2 mètres de hauteur. Cette pierre volcanique, très noire, est très légère (je vous en ramène quelques morceaux).

Malheureusement, comme je débutais mon ascension, on s’est retrouvé dans les nuages. C’est un sentiment particulier et déjà qu’on se sent sur une autre planète dans le champ de lave, cette montée de la brume donne une impression difficile à décrire – j’espère que vous pourrez juger de vous même par les photos. J’ai continué mon ascension vers le sommet, mais je n’ai pas de photos de la caldera active – par contre, j’ai pris des photos de deux petites calderas qui se sont formées lors de l’éruption de 1986 (qui en fut une très forte).
C’est un sentiment étrange de se retrouver sur un volcan actif. J’avais déjà été en contact avec des volcans – le Mont Fuji (à Tokyo, au Japon) et un autre volcan dont j’ai beaucoup de difficulté à écrire le nom, en Islande. Mais dans les deux cas, je n’avais pas fait une ascension complète.

Mais revenons à la pierre volcanique…

On la retrouve à près d’une cinquantaine de kilomètres du volcan. Et c’est un excellent sol pour plusieurs plantes, dont les arbres fruitiers et les vignes – d’ailleurs, on retrouve d’excellents vignobles tout autour de l’ETNA. C’est vins sont particuliers, car comme il y a beaucoup de minéraux dans le sol, les vins on un goût fortement minéralisé… pour connaisseur seulement. Sur une des sections du volcan, on retrouve les coulées de lave de l’éruption de 1986 et ont peut voir que la végétation commence graduellement à s’installer – en particulier de très belles fleurs jaunes. On y retrouve aussi tout plein de petits lézards fort sympathiques!
Le Vésuve est intéressant – surtout à cause de Pompéi, mais c’est vraiment l’ETNA qu’il faut visiter si on veut avoir une vraie expérience volcanique.

Les prochains jours seront consacrés à des visites d’anciennes villes grecques – le sud de l’Italie ayant déjà fait partie de l’Empire grec, on retrouve beaucoup d’anciens temples, de lieux de compétition olympique ou de théâtres. En autre, à Syracuse où je suis actuellement, on peut y voir un théâtre dans un très bon état de conservation… mais ce sera pour plus tard.


Roger 



Le téléphérique utilisé pour le première section de la montée


En haut, à droite: le sommet



les champs de laves



La coulée de lave de novembre dernier


Les nuages recouvrent le haut du volcan


Un groupe de visiteurs à côté de la Caldér active


Mon guide




La caldéra de l'éruption de 1986


La végétation colonise la coulée de lave de 1986